C’est autour du prieuré bénédictin, fondé en 977 et implanté sur le plateau calcaire surplombant la Garonne, que se développe la ville de La Réole.
Les moines bénédictins dépendant de l’abbaye de Fleury-sur-Loire possèdent autour du prieuré de nombreuses terres et forêts sur lesquelles s’agrège une population paysanne, contribuant ainsi à former un bourg monastique. La règle bénédictine, Regula en latin, donne à la ville son nom de La Réole.
Le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec le roi d’Angleterre Henri II fait entrer La Réole dans les possessions anglaises. Richard Cœur de Lion y donne ainsi l’ordre d’édifier une première fortification, précédant l’actuel Château des Quat’Sos.
C’est également à cette époque que la ville se dote de la première de ses trois enceintes successives.
L’ancien hôtel de ville
L’ancien hôtel de ville, situé Place Richard Cœur de Lion, est construit à la même époque, et son mur nord est intégré à cette première muraille. L’édification de cet hôtel de ville marque l’affranchissement des pouvoirs laïcs vis-à-vis du monastère.
Cet hôtel de ville, construit à la fin du XIIe ou au tout début du XIIIe siècle est l’un des plus anciens de France. Il s’agit d’une construction romane où les inspirations antiques se font beaucoup ressentir, notamment dans les colonnes et leurs chapiteaux sculptés.
Le bâtiment a été fortement remanié à la Renaissance, puis au XIXe siècle.
Le château des Quat’Sos
La ville de La Réole, située entre Bordelais et Agenais, est au cœur des conflits de la guerre de Cent Ans, c’est pourquoi le château des Quat’Sos subira de nombreux sièges, et que de nouvelles fortifications sont construites aux XIVe et XVe siècles.
Après une attaque subie depuis les toits de l’église Saint-Pierre avoisinante en 1252, le château est entièrement reconstruit en 1254 et prend la forme qu’on lui connaît actuellement. Il se présente sous la forme d’un quadrilatère irrégulier dont les courtines sont flanquées de quatre tours quasi similaires, les « quat sos » ou quatre sœurs en gascon.
Le manoir du Prince Noir ou Logis du Parlement
La Réole a longtemps été sous possession anglaise, ce que vient rappeler le Manoir du Prince Noir ou Logis du Parlement. Le Prince Noir, Edouard de Woodstock, fils aîné d’Henri III d’Angleterre, qui vécut à la fin du XIVe siècle, ne fut pourtant jamais hébergé dans cet hôtel particulier, construit au XVIe siècle. Il abrita en revanche à deux reprises les parlementaires de Bordeaux envoyés en exil.
Dans ce quartier Nord de la ville, de beaux hôtels particuliers sont construits autour de l’église paroissiale Saint-Michel au XVIIe siècle. Cette église reste la paroisse de La Réole jusqu’au XIXe siècle, l’église Saint-Pierre étant jusqu’à la Révolution celle des moines du prieuré.
L’hôtel de Briet
Parmi ces beaux hôtels particuliers, on compte l’Hôtel de Briet, construit en 1662. Le bas-relief représentant un soleil en façade de l’immeuble fait un clin d’œil au nom du propriétaire ainsi qu’au monarque de l’époque, le Roi Soleil.
La grille du portail ainsi que les balcons en fer forgé sont réalisés par l’artisan Blaise Charlut, qui s’illustre au XVIIIe siècle par de remarquables ouvrages dans toute la Gironde, et notamment à La Réole.
Le prieuré bénédictin
Les moines du prieuré bénédictin font appel au même Blaise Charlut lui lors de la grande reconstruction de l’ensemble des bâtiments au XVIIIe siècle. Bien que fondé au Xe siècle, le prieuré bénédictin est totalement détruit au cours des guerres de Religion en 1577. Il sera donc reconstruit au XVIIIe siècle.
Blaise Charlut
Aux édifices vastes et sobres bâtis dans un style classique tardif, Blaise Charlut ajoute le raffinement du fer forgé sur les grilles du cloître ainsi que sur la rampe du monumental escalier Est.
L’orgue Micot-Wenner-Quoirin
Durant cette même campagne de travaux, les moines bénédictins commandent à Jean-Baptise Micot la réalisation d’un orgue pour l’église. Ce dernier, transporté à Bordeaux après la Révolution, a retrouvé sa place dans l’église de La Réole après une restauration contemporaine des ateliers Pascal Quoirin, de 2012 à 2015.
Après la Révolution, La Réole devient sous-préfecture de Gironde. Des services administratifs du département s’installent au prieuré.
L’ancienne prison
Une maison d’arrêt départementale, d’abord située dans l’ancien hôtel de ville, est construite à l’emplacement de l’ancienne église Saint-Michel. Désaffectée en 1934, cette ancienne prison accueille aujourd’hui des expositions artistiques.
Le XIXe siècle à La Réole voit aussi l’arrivée du chemin de fer en 1855, ainsi que la construction d’un pont suspendu sur la Garonne, reliant la ville au quartier du Rouergue.
Le pont du Rouergue
Un premier pont, suspendu par des chaînes métalliques à des piles de pierre, est construit sur la Garonne en 1834.
Devenu trop étroit et fragile, il est remplacé en 1934 par l’actuel Pont du Rouergue, construit entièrement en acier.
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Pour en savoir davantage sur l’histoire de la ville, vous pouvez également consulter le blog Mémoires de La Réole (souvenirs de La Réole par des Réolais) !
Dernière mise à jour de la page : 23 octobre 2024 à 13h57